Écho

13/02/2024

14/02 | local radio | @pnjTes pieds, chaussés de grandes bottes à semelles souples, sont en effervescence. T’as les jambes qui te semblent couvertes d’une seconde peau et chaque pas soulève derrière toi un sillage confus d'émotions. Tu sais plus quoi penser, t’as pas toujours les idées claires, surtout en ce moment. Les messages que t’as reçu, ils te collent aux basques, te collent au crâne, te collent au cœur. T’as fini de bosser, t'as remballer ton uniforme, tes gants et pourtant tu cours encore.

Encore et encore et encore.

Narines dilatées à grands coups d’excitation et de peur mêlés, ton souffle fuse dans des escaliers en spirale dont tu avales les marches en pierre de gigantesque bonds maîtrisés.

Pas un bruit.
Juste.
Le silence.

C'est a peine si on entend le son du cuir de ta godasse qui grince contre ta cheville en se pliant. T'as toujours eu le pas léger, comme si tu avais des coussinets. De vraies pattes de velours.

Tu inspires et expires alors que tu finis ta course en trottinant jusqu’au Local Radio. Poing fermé sur le métal de la porte, tu frappes doucement avant de venir te saisir de la poignée.

- Mec c’est moi. J’entre.

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelotQuand tu entres, elle sursaute violemment, comme si prise sur le fait. Les animateurs et techniciens ont depuis longtemps déserté les lieux, à part pour un animateur qui reste là, travaillant tapi dans l'ombre - une figure fantomatique qui t'ignore et ignore la jeune femme présente dans la petite pièce sombre.

Elle lève de grands yeux turquoises vers toi, comme hantée. Tu connais Lénore de loin, tu la connais surtout de la bouche de Mizuko. Il a le sourire quand il parle d'elle, son nom sur ses lèvres les font sourire systématiquement.

Tu repenses aux mots d'Ostara, comme des moqueries
Ne vois pas l'intérêt.

Surtout quand elle croise les mains sur son ventre, surprise et penaude, et qu'elle couine comme une souris prise au piège.

❂ M-Monsieur Ocelot ! B... bonjour. Bonsoir ! Bonsoir, Monsieur O-ocelot., la voix est ténue, minuscule et elle ne doit son salut qu'au silence ambiant dans le local. Silence qui s'étire pendant un long instant avant qu'elle ne bredouille, Cherches-tu Monsieur Mi... Mizuko ?

13/02/2024

14/02 | local radio | @lénore Et souvent il est là, juste là, bras étirés au-dessus de son siège, au-dessus de sa tête, et il pivote d’une traite quand tu rentres, pour t'accueillir, pour te regarder avec le sourire.

Mais pas aujourd’hui.

- Ah. Lénore. Salut. Tu crois que t’as la voix assez enjouée pour faire semblant, pour feinter, que peut-être t’as le sourire assez large pour montrer quelques dents réjouies, mais après le trajet que tu viens de te taper en full speed, t’es pas sûr d’avoir le timbre assez contenu pour cacher ton agacement quand tu la vois, elle.

Et puis, t'as ce putain de message d’Ostara qui tourne en boucle dans ton crâne. T’as presque l’impression d’entendre sa voix, d’avoir son rire qui te nargue.

Bordel mais ça la regarde zéro ce genre de truc.

Tu ravales quelque chose quand tu rentres dans le local. Tu sais pas ce que c'est, une sorte de grognement étouffé peut-être ? En tout cas, ça t'arrache la gorge alors que le silence te tombe dessus. Vous tombe dessus, toi et tes états d'âme.

Ton corps tendu s’enfonce dans l’ombre, tu esquives d’un pas sur le coté les petites épaules de la jeune femme et cherches Mizuko du regard. Il est censé être là. Il ne peut pas être déjà parti. Il ne serait jamais parti sans te prévenir. Tu fais pas gaffe à l’autre animateur et, prenant appuie sur l’un des bureaux, réajustant tes lunettes sur le bout de ton nez, tu te saisis de ton COM.

T’es où mec ? J’suis au local. T’es déjà rentré? M'fais pas flipper comme ça.
-ocelot

Et ça cogne, quelque part en toi.
Tu relèves les yeux, souriant, la silhouette de Lénore délicatement dessinée dans l'encadrement de la porte.

- On dirait une petite souris, c'est trop mignon. Un peu calmé, tu te permet de lui décocher un compliment hypocrite. C’est un automatisme chez toi, tu te fais plus doux, plus mielleux sans doute. - C'est exactement ça ! Quelle perscepicacité. Tu sais où il est ?

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelotTu la sens stressée, nerveuse, mais en même temps, quand est-ce que Lénore ne l'est pas ? Ses joues deviennent écarlates à ton commentaire, mais elle soutient ton regard malgré tout, la courageuse. Cela dit, elle se triture et se tord les doigts comme si sa vie en dépendait.

❂ Il... il est dans la salle des archives, elle montre la petite porte au fond de la salle, qui ne paie pas de mine mais qui renferme tout le savoir du Bâtiment, Il a spécifié de ne pas le déranger, c-cela dit, veux-tu que je le prévienne de ton arrivée ?

Lénore, soudainement devenue secrétaire personnelle de Monsieur. Elle fait quelques pas, pour se mettre subtilement entre la porte et toi.

13/02/2024

14/02 | local radio | @lénore Petit rat.

Ses pas sont lents mais pas hésitants quand elle se place entre toi et la porte. La fameuse salle aux archives. Lénore est immobile face à toi, le visage levé vers le tiens. Debout au cœur du local, à peine éclairée, elle ne cesse de te fixer. Et tu la fixes en retour, détaillant avec attention les courbures de son visage. Tu ne lui trouves rien de spécial, sauf peut-être la couleur de ses yeux qui, en s’y attardant un instant, te semble d’une profondeur exceptionnelle. Tu t'y perdrais.

- T'es adorable, vraiment, mais t'embête pas j'vais aller le chercher moi même. Je suis un grand garçon.

Mizuko ne répond à aucun de tes messages.
Mizuko ne répond plus.
Mizuko.

cherche moi

J'arrive.

Tu forces le passage.
Elle va bouger toute seule, non ?

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelotElle piétine rapidement sur place, nerveuse, ne sachant pas comment te faire comprendre qu'il serait préférable que tu restes sagement ici. Plaçant ses mains devant elle, elle essaie de te repousser sans te toucher, son angoisse grimpant en flèche.

❂ Euh... non, non, je...

Au fond de la salle, l'employé encore présent relève la tête pendant un instant, intrigué.

13/02/2024

14/02 | local radio | @lénore Tu te stoppes net, recules d'un pas, redressant le nez vers l'employé au fond de la pièce. T'as quasiment oublié sa présence, mais son mouvement a attiré ton regard. T'arrives pas bien à le voir, même en plissant les yeux... t'es même pas sûr de le reconnaître. Mais d'un soupire, tu reportes toute ton attention sur Lénore. Elle a rien demandé... et pourtant tu lui rentres dedans... Elle a rien demandé et pourtant...

Pourtant les mots d'Ostara couplés au message de Mizu te rendent fou.

- Qu'est ce que fout Mizuko là dedans de toute façon? Hm ? C'est pas le genre d'endroit où on envoie un technicien de radio. J'te jure si tu l'as mis dans la merde je- Tu n'as plus vraiment l'air doux ni rieurs mais tu crées une certaine distance entre vous, écrasant tes mains sous tes lunettes avant de remonter pour les passer dans tes cheveux. Faut que la pression redescende. Soupire après soupire...

Un léger rire nerveux brise le silence.

-ha...J'veux juste voir mon pote tu sais... Alors... oué j'sais pas, va le chercher, va dire que je suis là et que je l'attend... S'il te plait ?

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelotElle ne trouve pas de réponse immédiate à tes questions qui se font de plus en plus pressantes, panique, panique, elle panique, elle soutient malgré tout ton regard, indéfectible, et elle fronce les sourcils imperceptiblement alors que finalement, ses yeux te fuient.

❂ Il cherche... quelque chose. Il ne veut pas être dérangé...

Elle secoue vigoureusement la tête, négativement, ferme les yeux jusqu'à en plisser les paupières et froncer les sourcils, les lèvres pincées.

13/02/2024

14/02 | local radio | @lénore

Mizu ?
-ocelot

si t'as pas de nouvelle...

cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi cherche moi

T’essayes de lire dans les yeux de la jeune femme. T’essayes de comprendre, tu la supplies même du regard, en petites lèvres qui lui chuchotent à nouveau un “S’il te plait” qui semble aussi blessé que pressant. Puis Lénore fuit. Son regard tombe et avec lui, toute ta patience.

- Désolé Lénore, je passe.

Tu n’es pas violent. A vrai dire tu t’essayes à l’éviter, à la feinter peut-être, tout au plus à la déplacer en cognant ton épaule contre la sienne.

T’es bien décidé à aller chercher Mizuko.

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelot @lénore Elle attrape ton bras, sûrement dans poigne qu'elle espère ferme mais ses doigts sont minuscules. Dans un autre contexte ça t'aurait sûrement faire mourir de rire, mais pas maintenant. Pas là. Pas avec ce doute au cœur.

- J'vous dérange pas j'espère.

Il grommelle, retirant le lourd casque de ses oreilles alors qu'il ferme avec soin la porte du local des archives. Il vous fusille du regard, mais de la même façon que Mizuko le fait tous les jours, tout le temps. Tu ne l'as jamais vu regarder quelqu'un d'autres comme ça, bon, des fois il te sourit, mais ce n'est quand même pas commun.

- Vous êtes en train de vous engueuler ou j'rêve ?

Il pose avec soin le casque sur le bureau le plus proche, et observe la main de Lénore autour de ton bras, arquant un sourcil.

- T'as déjà fini de taffer Oce ?

13/02/2024

14/02 | local radio | @lénore @mizuko C’est à peine si tu la sens vraiment sur ton bras, Lénore. Légère, absente, effacée, presque fantomatique. T’avoues que ça te fait un peu drôle. T’avoue que t’aurais envie de la prendre avec toi et d’aller la remplumer un peu. T’avoues que dans une autre situation, tu pourrais peut-être faire ami ami avec elle, apprendre a la connaitre, la rallier à votre duo de fouineur.

Peut-être.
Ou peut-être pas.

Car au fond tout ce qu’elle t’inspire, c’est d’être un obstacle. Mais quand Mizuko réapparaît enfin, quand il daigne sortir de la salle des archives en un seul morceau, tu pousses un profond soupir de soulagement. Tu crois même que tu baisses un peu les yeux vers Lénore, pour lui transmettre toute ta tranquillité retrouvée. Un sourire et des mains qui lui frottent les épaules.

- S'engueuler ? Même pas ! C'est rien, pas vrai Lénore ? Tu redresses ton regard vers Mizuko, lachant la jeune femme, quittant son coté et t'approchant de ton ami de toujours.

- Oué j'ai fini, je t’ai envoyé un message quasi instant', j’étais en train de me changer pour te rejoindre. Je t’ai spammé, tu répondais pas, bref… Je… je commençais à m'inquiéter.

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelotElle lâche ta manche d'un geste presque brusque, et cache par réflexe sa main derrière son dos, les joues roses. Elle gigote un peu sur place, embarrassée.

❂ H-hm...

Le regard qu'elle envoie à Mizuko et celui qui lui donne en retour, tu n'en comprends pas exactement la nature. Finalement, elle se tourne vers toi et murmure un au revoir très rapide, avant de filer se planquer dans la salle des archives.
Décidément, tu ne comprends pas cette fille.

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelot Tu vois bien comment il la regarde passer, tu peux presque lire dans ses pensées. Mizuko est perturbé, songeur.

Lorsqu'il relève les yeux vers toi, à nouveau, tu le sens physiquement se détendre. Il approche et vient poser sa main sur ton épaule. Il a cette façon de t'observer sous ses longs cils noirs, d'un regard tout aussi sombre. Mizuko dramatise toujours tout, pas vrai ?

- J'peux pas t'en parler ici, les murs ont des oreilles.

Tu n'es pas certain de savoir à quoi il fait référence, mais bon c'est sûr que dans le local radio, il y a tout de même des micros partout. Imagine que l'un d'eux ne soit pas correctement éteint ? Il se détend un peu et laisse retomber son bras.

- Mais t'inquiète, j'vais bien ! Désolé pour la frayeur, je cherchais un truc.

Il hausse vaguement les épaules.

- Bon, j'ai pas encore trouvé ce que je cherchais exactement, par contre.

13/02/2024

14/02 | local radio | @mizuko Lénore recule, se faufile et disparaît dans les ombres de la salle des archives. Ta main levée, aux doigts un peu crispés, gesticule en un au revoir saisi de confusion, avant de retomber le long de ton corps encore tendu. Tu ne sais plus quoi penser de Lénore. Tu ne sais plus quoi penser du message d’Ostara. Tu ne sais juste… plus... quoi penser.

- On peut allé chez toi, ou chez moi, comme tu veux. Sa main sur ton épaule te rassure et ce malgré le regard qu'il te lance. Mizuko reste Mizuko, et c'est bien ça que tu préfères chez lui. - Ou alors...!

Sans un mot, tu lui demandes d’attendre, ton index effleurant presque le bout de son nez et pivotes en direction des bureaux du local. Des micros, des câbles, des dossiers plus ou moins épais et puis…un stylos négligemment oublié sur l’une des tables. Tu jettes un rapide regarde à la personne au fond de la pièce... soudainement méfiant, puis tout sourire, tu présente discrètement à Mizuko un message écrit à même la peau, dans le creux de ta main gauche.

- On fait comme quand on était gosse ?

D’autres questions se composent dans ta gorge, au bout de tes doigts qui lui tendent le stylo. Mais tu ne penses pas avoir la force de parler de "ça" maintenant... tout ce qui t'importes c'est de passer un peu de temps avec lui afin de savoir de quoi il voulait te parler.

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelot Tu ne sais pas s'il hésite vraiment lorsqu'il te regarde faire, écrire, en sachant pertinnement ce qui suit, mais il tend la main pour se saisir du stylo. Et là où, normalement, il aurait répondu sur sa main, il attrape son poignet un peu fermement pour écrire à ta suite.

- ok je te suis

Il a bien conscience que tu as changé de rythme depuis l'enfance, même si tu as toujours été du genre à courir partout. C'est vrai que Mizuko n'a pas montré le moindre signe de surprise lorsque tu as eu ton affectation. Il devait s'en douter. Mais il a toujours partagé ton seum incommensurable, d'autant que lui voulait travailler avec toi. Lorsqu'on vous écoutait, enfant, vous vouliez passer toute votre vie ensemble, pas vrai Ocelot ?
tu n'as jamais réalisé ?
Sur ta main, il ajoute :

- pas trop vite stp

Il ferme le stylo et le glisse dans la poche de son pantalon, au cas où vous devriez encore échanger par écrit, dans cette forme toute particulière, bien à vous, qui ne laisse aucune trace.

Tu te souviens de cette fois où vous aviez essayé d'inventer un langage rien qu'à vous et où ça avait été un échec complet. Tu avais oublié. Ton esprit avait été si occupé, ces derniers temps.

13/02/2024

14/02 | local radio | @mizuko C’est drôle, cette sensation qui ne veut pas partir. Elle reste, s’accroche et persiste à te grignoter les tripes. Mizuko est là, à tes côtés, et pourtant t’as encore cette impression que tu pourrais le perdre à tout moment. En fait, depuis que vous ne traînez plus autant ensemble, ce sentiment n’a cessé de grandir.

De façon mécanique tu suis nonchalamment le chemin menant jusqu’à chez Mizuko. Tout se ressemble par ici et pourtant tu pourrais t’y rendre les yeux fermés.

- Lénore traîne souvent au local radio ? J'crois bien que c'est la première fois que je lui parle autant. Tu laisses échapper un rire, qui n'a pour vocation que de remplir un possible silence. Toi aussi t'aimerais traîner au local plus souvent...Et puis ton regard se pose sur ton pote. Sur la seule personne à qui tu confierais ta vie. Finalement tu t’arrêtes en plein milieu et viens te saisir du stylo qui dépasse de sa poche. Peut-être un peu hésitant, tu lui attrapes le poignet et écrit sur sa peau.

- j'aimerais passer plus de temps avec toi

Pourquoi écrire ça ? Les oreilles des murs en ont sûrement rien à battre. C’est un secret pour personne que Mizuko te manque parfois (souvent) mais t’sais pas, t’as eu envie de lui graver ce désir à même la peau. Envie de lui dire : “Allez viens on passe la soirée ensemble ! osef si j’suis crevé et que j'risque de m'endormir comme une merde, on peut juste chill et discuter de ton aventure dans les archives !”

"On pourrait,
refaire le monde"

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelot - Ouais les archives sont à côté du coup on discute pas mal.

Mizuko ne remarque pas de suite la façon dont tu le regardes, ni même que tu le regarde. Son attention se porte sur toi à l'instant où tu t'arrêtes pour prendre entre tes doigts son poignet, il penche la tête sur le côté, plein d'incompréhension. Après avoir lu tes quelques mots, tu remarques sans mal ses joues rosies.

- Tu veux que je te cours après ?

Il ne sourit pas, mais ce n'est pas quelque chose qui va te vexer, après tout Mizuko est loin d'être le mec le plus souriant de ce foutu bâtiment, pas vrai Ocelot ? Un jour tu lui as fais la remarque et il t'a dit qu'il avait pas besoin de sourire, tu souriais pour quinze, ça ne t'a pas vraiment quitté depuis.

Il ouvre sa porte. L'appartement qui a été attribué à Mizuko n'est pas grand, et il ne semble pas montrer le moindre signe d'hésitation lorsqu'il t'invite à entrer, d'ailleurs. L'intérieur est sombre et étriqué, tu as l'impression de ne pas être venu depuis des siècles, que les murs se sont rapprochés, mais c'est sûrement juste toi qui a grandi.

- Fais pas gaffe j'suis une brêle en rangement.

Il semble perdu dans ses pensées, peut-être que tes quelques mots l'ont vraiment touché, il agit maintenant comme s'il ne savait pas sur quel pied danser avec toi. Il n'a pas pris la peine d'effacer les quelques mots écris sur son poignet.

Tu remarques qu'il y a des notes accrochées partout, aux murs, aux placards. Des trucs divers et variés, des trucs que Mizuko a mangé et aimé, des choses entendus ça et là, et puis des trucs plus importants sûrement. Tu as l'impression de rentrer dans sa tête.

- C'est bizarre que cette piaule me rende aussi claustro mais que ce soit l'endroit où je me sens le plus en sécurité, non ?

13/02/2024

14/02 | local radio | @mizuko Sourire espiègle en réflexe, voilà que cela te ressemble bien. C’était un peu devenu un jeu, pour toi, de faire réagir Mizuko, mais sans doute que cette fois-ci la valeur de la récompense est un peu différente de d’habitude.

- Je ferais des pauses, pour que tu me rattrapes, ou c’est toi qui cour et c’est moi le chat.

C’est souvent toi le chat.

Tu serres un peu son poignet, comme pour dire “ j’t’ai attrapé !” et relâches ta prise pour finalement le libérer. Il peut bien courir où il veut, laisser traîner son museau là où il ne faudrait pas, tant que tu peux être là, avec lui.

...

Tout a changé.
Et en même temps, pas tant que ça.
Y’a toujours cette odeur familière, ce parfum réconfortant qui sent fort la nostalgie et les souvenirs. Mais ça en est presque assommant…presque terrifiant, comme si la peur de croupir sur place était plus forte que tout. Tu observes la chambre, laisses ton regard voguer ici et là sur des petits détails qui te font doucement sourire. Tu t'approches des notes, plisses les yeux pour les lire. Un peu de tout, un peu de rien, mais surtout beaucoup d'émotions, d'angoisse et de questions.

- J'te rassure c'est pas mieux chez moi.

Y’a pas milles pas a faire pour se retrouver en plein milieu de la pièce, tes mollets frôlant le moindre meuble minutieusement placé pour “gagner” ne serait-ce qu'un centimètre de place dans ce minuscule trou de souris. Etrangement, toi tu t’y sens bien. Tu as toujours aimé les endroits clos, ta chambre elle même n’est pas très grande et te sentir tout écrasé dans une petite boîte avait quelque chose de curieusement réconfortant.

- Bah c'est chez toi. Tout ça là. C'est toi. Peut-être que tu te sens juste à l'étroit dans ta tête.

T'essayes de trouver une place où t'asseoir et jette ton dévolus sur le lit. Contrairement à Mizuko, t'as pas une seule fois posé ton cul de la journée et il faut dire que tu commences un peu a avoir les jambes qui te lâchent. Ainsi, comme d’hab’ tu prends tes aises et soupires longuement en fixant ce stupide plafond qui pourrait bien te tomber dessus à tout instant.

- Si t’as trop de trucs qui tournent là-dedans Geste fluide jusqu'à l'une de tes tempes. T'sais que tu peux toujours tout me partager. Tu te redresses un peu. Moins flasque, moins enfoncé dans la fatigue, juste plus droit et plus sérieux.

- Alors c'est quoi, ce truc dont tu voulais me parler?

11/02/2024

14/02 | local radio | @ocelot - Ouais, ouais, j'sais pas.

Il répond à ton attention juste avant que tu t'installes sur son lit. Il te regarde faire, poses ses affaires avec soin, se mets à observer ses notes. Tu peux voir qu'une fois de plus il a piqué un peu de matériel du local radio, sûrement que son supérieur s'en fiche, après tout il te semble que ce n'est pas la première fois, mais que la première fois il s'était fait choper.

Ta remarque sur le fait de déballer tout ce qu'il y a dans sa tête le fait ciller, et il t'observer du coin des yeux, après tout... Les murs ont des oreilles, et des yeux, et sûrement plein d'autres choses auxquelles pour le moment il n'a pas tellement envie de penser.

Il récupère son stylo et vient s'asseoir près de toi, les jambes en tailleurs. Il pose son flanc contre le tien, à moitié affalé, pour attraper son bras et écrire avec soin sur ton avant bras :

- Promet de le dire à personne

À peine as-tu lu ce qu'il a inscrit sur ta peau que tu croises son regard, il semble si sombre, si noir, si inquiet, tu as l'impression qu'il a découvert un secret d'état. Tu es loin d'imaginer ce qu'il pourrait t'annoncer, en vérité. Et le poids qui se forme au fond de ton être est parti pour s'installer un moment.

13/02/2024

14/02 | local radio | @mizuko Il a de la méfiance dans le regard, dans le geste, dans la voix. Tu y décerne aussi de la peur… du doute. Il se glisse jusqu’à tes côtés et s'installe sur son lit, assez proche pour que tu ressentes tout le reste. Quand il te prend le bras et écrit sur celui-ci ces quelques mots, tu redresses les yeux et prends le temps de le contempler. Tu t’y perds un peu, maladroitement sans doute, sans même t’en rendre compte alors qu’il te demande de promettre. Tu souris des yeux. Tu souris tout court à vrai dire et signe la promesse sans un mot, juste de tes lèvres qui forment le sceau du serment dans un silence des plus solennels.

p r o - m i s

Dans un même geste qui se veut autant réconfortant qu’important, tu glisses ton petit doigt dans le creux de sa main libre pour chercher le sien et conclure le contrat. Tu es prêt à tout encaisser, à tout surmonter… même si ce qu’il s’apprête a te dévoiler s’avère être la fin du monde tel que vous le connaissez.

Après tout, vous deux, c’est un peu à la vie à la mort.

Écho

se faire les griffes • PNJ