ft. @Océan
22/02.

Le jour du repos. Changeant. Parfaitement aléatoire en fonction des besoins, du personnel disponible. Il va et il vient dans la semaine, parfois, il t'échappe à la dernière minute pour t'être rendu quelques jours plus tard. Tu n'as toujours pas décidé si tu l'aimais, ou si tu le détestais. Il rime avec l'ennui, parfois avec le vide. D'autres fois, il résonne pourtant avec la famille, les visites surprises que tu rends à tes parents, les apparitions que tu fais chez Ocelot.
Et puis de temps en temps, tu t'accordes ce que ta mère appelle souvent les « joies de ta jeunesse » … une soirée, un besoin de sortir et de te mêler à la foule, de voir des visages différents alors qu'ils sont toujours finalement les même parce qu'on a vite fait le tour, quand on y pense.

En soirée, les bars adoptent une ambiance plus festive, un peu hors du temps. Certains choisissent alors de s'abandonner à la boisson, ou à d'autres choses. Tu ne fais jamais ça. Tu ne pousses jamais aussi loin, mais tu n'es pas pour autant parmi les plus sages. L'équilibre. Le juste milieu. Tu aimes la forme de partage qu'apportent ces endroits, le fait de voir et de faire autre chose, de temps en temps. Et puis de retrouver des visages amicaux, des contacts rassurants.

Il n'est pas bien tard, encore. Mais c'est ton heure habituelle quand tu choisis de te pointer. Il y a des habitués, ici et là. Aux tables. Au bar. Un vieux bonhomme que tu vois ici à chacun de tes passages est déjà à moitié allongé parmi les vestiges de ses trop nombreuses consommations. Quand tu t'installes à quelques tabourets, tu l'entends ronfler.
Tu fais un signe à la fille derrière le bar, elle t'offre un sourire, et elle se détourne pour te servir un verre. C'est toujours la même chose, c'est pas bien compliqué.
Ton verre en main, tu te détournes, tu te remets à observer la salle.
Qui sors.
Qui entre, surtout.

ft. @Océan
22/02.

Tu connais du monde. De près. De loin. Après des années à fréquenter les mêmes endroits, on prend ses marques, ses habitudes, et ceux qui font la même chose deviennent familiers. Et puis, il y a ceux avec lesquels tu as l'habitude de traîner, de boire, de faire la fête. Ceux que tu aimes retrouver ici, par exemple. Ceux que tu attends toujours avant de véritablement commencer une soirée.
C'est dans cette attente, que tu observes ceux qui passent la porte du bar, d'un sens ou dans l'autre. Tu es dans l'attente d'un visage familier.

Et le voilà qui apparaît. Ton visage s'éclaire, tu te mets à sourire … Mais tu déchantes aussitôt. Tu fais un signe de la main, mais Océan détourne les yeux. Océan est seul. Son regard est sombre et a perdu ses étincelles.
Océan t'ignore royalement. Non. Pire.
Il te fuit.

Le regard que vous échangez est furtif, et il est comme le déclencheur d'une réaction en chaîne qui te sers le cœur. Tu repousses le verre qu'on vient de déposer à ton attention sur le bar, tu demandes vaguement à ce qu'on l'offre à quelqu'un d'autres et tu traverses le bar en courant. Tu bouscules quelqu'un, tu heurtes quelques épaules sans prendre la peine de t'excuser pour enfin atteindre la porte que tu pousses rapidement.
Et tu te retrouves dehors.
C'est toi que l'on bouscule pour entrer dans le bar que tu viens de quitter, mais tu es trop occupé à regarder autour de toi pour réagir.

Quelques secondes passent …
Elles te paraissent une éternité.

Et puis, tu repères les épaules larges d'Océan, et tu te remets en mouvement. « Océan ?! » Tu l'appelles, tu te remets à courir, et lorsqu'enfin tu le rattrapes, tu es à bout de souffle. Ta main vient saisir la sienne, tu tires dessus pour le ramener de ton côté. « Hé, attends. Où est-ce que tu vas comme ça ? Ça va ? »